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.:Industries Aventures Tumultueuses:.

18 janvier 2007

::Bulletin de Niouzes #1::

Voilà, le chapitre 1 des Aventures Tumultueuses de A. et S. est officiellement publié!

J'y ai apporté les corrections finales, c'est-à-dire que je n'y toucherai plus, que je ne relirai même pas. Il y a eu assez de versions comme ça, il est désormais temps que je planche un peu plus sur la fin du deuxième chapitre (et les autres, aussi, n'en parlons pas).

truc #1 pour venir à bout de cette brique : lisez petit bout par petit bout et notez toujours sur une feuille la réplique où vous êtes rendus ;

ou

truc #2 pour venir à bout de cette brique : ne la lisez pas.

Sinon, j'ai commencé des petites fiches signalétiques des personnages principaux en me basant sur un modèle de fiche descriptive d'épaulard ; bref j'ai eu du plaisir à les concoter, j'espère que vous apprécierez autant de votre côté!

 

C'est encore pas mal en construction, je vous prépare pleins de surprises!

C'est tout! Ceci était le premier bulletin de niouzes d'une longue série ; je compte en effet vous tenir au courant des p'tites mises à jour, histoire que vous sachiez tout de même ce qui se trame.

à l'arvoyure!

A. la Magnifique

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18 janvier 2007

::L'Invasion des moutons blancs - chapitre premier::

Chapitre 1

 

Crime au rayon des petits pois en canne

 

Toute cette histoire commence dans une ruelle sombre, étroite, un de ces lieux mal famés qui n’inspirent aucune confiance… des traces de saleté d’origine douteuse couvrent les murs de brique délavées, le passage est difficile en raison des nombreuses poubelles renversées, faisant office de demeure pour les rats. D’ailleurs, l’un d’eux vous regarde avec de petits yeux mesquins, il est bien gras, et son pelage lourd et terne est recouvert d’une substance huileuse dont il vaut mieux se méfier… mais quelque chose attire votre attention. Là, dissimulé entre deux sacs poubelle éventrés, un corps étalé de tout son long, recouvert de sang, à qui il semble bien manquer un membre… Voilà, là le crime d’un malfaiteur perfide et cruel, et Dieu sait pourquoi cet homme a commis un meurtre, peut-être simplement pour un sac à mains ou une montre Rolex… Mais ce n’est pas à ce crime que l’on s’intéresse, c’est à un autre, alors veuillez me suivre s’il vous plaît, quittons ce lieu malpropre et dirigeons-nous plutôt vers un petit bureau miteux et mal éclairé, coincé entre deux gros édifices sur l’avenue principale. Ah ! Au fait, vous avez marché dans une merde de chien, tout à l’heure, alors si vous souhaitez vous décrotter un peu avant que cette histoire ne commence réellement, c’est maintenant ou jamais. Faisons plutôt un petit saut dans le temps, pour savoir ce qu’on fait véritablement ici et pour nous aider à y voir plus clair. Tout-à-coup, vous ressentez une sensation étrange, comme si vous alliez vous endormir. Vous voyez trouble autour de vous, les contours de la ville s’estompent et s’étirent bizarrement. Non, le serveur du café du coin ne vous a pas drogué, ce sont tout simplement les effets du flash back. Étourdi, vous décidez de fermer les yeux, vos paupières sont loooourdes, à trois vous ouvrirez les yeux et ne saurez plus du tout où vous êtes. Un, deux, trois. Vous réouvrez soudainement les yeux. Le décor autour de vous est sombre, vous voyez en noir et blanc plus une teinte bizarre de gris… Non, vous n’êtes pas dans la peau d’un chien ni dans un film kétaine des années 50, c’est encore le flash back. Nous sommes tout juste devant le bureau de tout à l’heure, mis à part que cette fois-ci, les rideaux sont tirés et une pancarte à louer 555-3892 est affichée dans la fenêtre. Du bruit parvient jusqu’à vos oreilles. Vous vous retournez et apercevez deux silhouettes qui approchent, l’une d’entre elle transportant un gros carton brun rempli de diverses choses toutes plus bizarroïdes les unes que les autres.

 Regarde, S., voilà notre local ! S’écria celle qui tenait le carton entre ses maigres bras.

 

Et oui, vous les avez reconnues, ce sont bien A. et S., une semaine plus tôt ! Ah ! Ce qu’ils grandissent vite, n’empêche… S. regarda le bureau avec appréhension. Elle ne le sentait pas beaucoup, et elle ronchonna, comme d’habitude.

 A., cette histoire de détectives privés, ça ne me dit rien qui vaille… Es-tu sûre que tu ne veux toujours pas, pour l’émission culinaire ?

 La cuisine, c’est pour les lavettes ! Répliqua brutalement A. avec un ton macho. Regarde, nous sommes un beau jeudi après-midi, dix facteur vent, temps dégagé, rien de mieux pour partir notre propre bureau ! Pense un peu à tous les petits chats coincés en haut d’un arbre que nous pourrons sauver, ajouta-t-elle plus tendrement, tentant de convaincre S. une dernière fois.

 Mais enfin, on n’est pas pompiers, on est détectives privés ! râla S., bien contente d’avoir une raison pour faire sa rabat-joie.

 Il faut bien commencer quelque part, non ? S’exclama A. en levant les yeux au ciel. Et puis, tu peux pas me lâcher, car sinon, ce ne sera plus les aventures tumultueuses de A. et S. !

 N’empêche que quand même, je le sens pas… maugréa son adjointe, l’air maussade et les mains dans les poches.

 

Tout d’un coup, les bruits autours de vous deviennent de moins en moins distincts. Les contours de A. et S. s’estompent, vous voyez flou, et vos paupières redeviennent looooourdes. Hé oui, vous avez sûrement deviné, c’est signe que nous quittons le flash back ! Vous apprenez vite. Vous fermez les yeux, et lorsque vous les réouvrez, vous voyez à nouveau en couleur. Nous sommes de retour à notre époque, une semaine plus tard, devant le cabinet de détective des aventurières tumultueuses. Voilà déjà quelques jours que les préparatifs sont achevés, et la première journée du bureau commence officiellement aujourd’hui. A. et S. sont prêtes à résoudre les nombreuses enquêtes qui se dresseront devant elle… Il ne leur manquerait plus qu’à recevoir leur premier appel. Les deux enquêteuses patientaient donc en attendant, s’occupant avec les moyens du bord. A., qui avait trouvé un vieux paquet de carte moisi dans le fond de la garde-robe, s’exerçait à un jeu de patience, tandis que S. affichait ses posters de Tom un peu partout où elle trouvait de la place. A. finit par s’impatienter, coincée avec un sept de carreaux. Elle atomisa alors le jeu de cartes et se tourna vers S.

 S., tu te rappelles de ce que j’ai dit au sujet de Tom ? Dit la petite détective en fronçant les sourcils.

 Oui, mais il est siiiiiii sexy ! Répliqua S. en souriant bêtement, les yeux pétillants, des petits cœurs bidon flottant dans les alentours.

 Je suis bien d’accord, mais n’empêche que ça ne fait pas terriblement professionnel, grogna A. en chassant le troupeau de cœurs, agitant les bras dans une sorte de danse ridicule.

 De toute façon, qui voudra bien recourir à nos services, hein, dis-moi ? Nous ne sommes que deux adolescentes inexpérimentées, nous n’avons jamais fait ce genre de trucs auparavant !

 

A. ignora son amie et sortit un autre jeu de cartes de sa manche. Elle sentit immédiatement un regard noir dans son dos, mais feinta n’avoir rien remarqué et commença une partie de black jack contre elle-même. Puis, le regard de son assistante devenant de plus en plus lourd, elle se retourna finalement pour confronter S.

 

— Oui, chère S., qu’y a-t-il ?

 

S. claqua amèrement la langue, comme si ce qu’elle voulait demander n’était pas limpide comme de l’eau de source (de l’Aquafina, pour être plus précis). Elle eut un petit regard dédaigneux de hamster, que A. interpréta comme un signe d’affection.

 

 Tu veux un câlin, c’est ça ? Dit-elle tendrement.

 Pas du tout ! S’empressa brutalement de répliquer son acolyte. Je me demandais seulement où tes manigances allaient nous mener, cette fois.

 Comment ça, mes manigances ? répondit A., feignant d’être offusquée pour tenter de convaincre S. qu’elle avait tord (comme toujours).

 Ne fait pas l’innocente, répliqua S. en levant les yeux au ciel. Depuis le début où on a signé ce contrat débile d’aventures tumultueuses, tu n’as fait que nous foutre dans le bordel, rappelles-toi tes combines dans le genre de la machine à dominer le monde (© Acme) ou de l’enlèvement de Tom…

 Ce n’était que de regrettables incidents, rien de plus ! Débita rapidement A., son teint virant au rouge.

 

La soudaine sonnerie du téléphone empêcha S. de répliquer. Elle ne fit que lui jeter un autre de ses regards noirs, ceux à vous foutre la chair de poule, puis partit répondre au téléphone. A., son sixième sens de détective parano activé, sauta férocement sur son adjointe et lui asséna un coup de téléphone bien placé entre les deux yeux, juste avant de répondre.

 Bonjour, ici le cabinet de détective des aventurières tumultueuses, vous avez un crime ou une disparition à signaler ou même un chat coincé en haut d’un arbre, n’hésitez pas, nous sommes prêtes à tout pour que vous soyez HEU-REUX, lâcha A. dans un discours préenregistré en sortant un agenda et un stylo du tiroir de son bureau.

 Je suis représentant pour la sélection Reader Digest, j’ai une offre exceptionnelle pour vous !

 PAS INTÉRESSÉ!!! gueula A. avant de raccrocher sauvagement.

 Qui c’était ? demanda S., se relevant avec peine en se tenant fortement le crâne.

 Un bignouf qui vendait une merde, répondit A. d’un ton de vieille grand-mère aigrie.

 

Peinée (et surtout frustrée) que son premier appel ait été un arnaque, la blondinette se versa une tasse de café qu’elle vida d’un seul coup. S. préféra ne pas insister et s’assit sur l’autre chaise disponible, en face de son acolyte. Peu après, le téléphone re-sonna. A. se jeta littéralement dessus, faisant à nouveau basculer S. de sa chaise.

 Bonjour, ici le cabinet de détective des aventurières tumultueuses, vous avez un crime ou une disparition à signaler, ou même un chat coincé en haut d’un arbre, n’hésitez pas, nous sommes prêtes à tout pour que vous soyez HEU-REUX, lâcha de nouveau A. avant de reprendre son souffle et l’agenda, par la même occasion.

 Bonjouir ! Se contenta de répondre la personne à l’autre bout du combiné.

 Ah non! Ça pas question, vieux pervers ! Répliqua A., outrée par cette proposition déplacée.

 Désolé, je voulais dire bonjour !

 Ouais, bon, articulez mieux la prochaine fois… grommela A., les sourcils froncés. C’est pour… ?

 Allons, prenez votre temps, vous êtes si tendue ! Dit l’inconnu d’une voix un peu trop enthousiaste au goût de la détective. Belle journée aujourd’hui, non ? Beau temps pour faire sauter un immeuble, vous ne trouvez pas ?

 

A. se leva brusquement de sa chaise, refrappant S. par la même occasion, qui s’écroula pour la troisième fois depuis le début de l’histoire. L’œil injecté de sang, elle pointait un ennemi invisible du bout de son index menaçant.

 QUI êtes-vous? Que cherchez-vous à faire en appelant ainsi les honnêtes gens pour leur faire des propositions obscènes? C’est quoi cette histoire débile de faire sauter un immeuble? Et pourquoi, POURQUOI mon détergent laisse-t-il des empreintes sur mes magnifiques vêtements??? Hurla la furie dans le combiné du téléphone.

 Pour répondre à vos multiples questions, dit l’individu le plus calmement du monde, je suis M. T. Rorrist. J’ai été engagé par les Industries Aventures Tumultueuses.Inc dans le rôle d’un dangereux informateur-psychopathe-fou, je dois donc vous informer, c’est mon devoir. Je parle de faire sauter un immeuble car je suis aussi terroriste à temps partiel et j’ignore pourquoi votre détergent laisse des traces, vous lui avez enseigné la propreté ?

 

S., redevenue lucide et cherchant sans doute à se venger, arracha à son tour le combiné des mains de A., ignorant ses cris de protestations, puis lui donna un morceau de steak cru afin de la calmer et de pouvoir discuter calmement avec T. Rorrist.

 Aloooooors, écoute-moi bien le malade! Chuchota-elle d’un ton colérique dans l’appareil dans une tentative d’intimidation semi professionnelle, ne se souciant même pas que le combiné soit à l’envers. Tu ne sais pas où on reste mais moi je le sais! C’est normal puisque j’y habite… enfin bref, je connais tout de tes plans machiavéliques, parfaitement, oui! Je sais que ce sera toi le responsable de toute l’histoire, que tu va chercher à nous mettre des bâtons dans les roues et que tu vas voler les muffins au café du coin, mais je ne te laisserai pas faire, oh ça noooooon ! J’en ai maté plus d’un dans ma jeunesse fulgurante, même pas peur! Viens donc te baaaattre, charogne pourrie !

 

S., crachant son venin un peu partout, exécuta alors des mouvements de kick-boxing dans le vide, manquant arracher un œil au passage à A., qui avait terminé son steak. D’un regard désespéré, elle asséna une taloche à son acolyte et récupéra le téléphone.

 Vous disiez donc être un informateur-psychopathe-fou et terroriste à temps partiel… Malheureusement, je dois vous informer que le fait d’être informateur va à l’encontre de la loi, je dois donc vous appréhender.

 Et comment comptez-vous faire ? Tout ce que vous connaissez, c’est mon nom !

 Exact, soupira A., c’est exact… Écoutez, mon cher méchant, j’ai pas envie de parcourir la moitié de la ville pour vous trouver, alors soyez un chou et donnez-moi votre adresse, que j’aille vous arrêter, vous questionner et apprendre que ce n’est pas vous le véritable méchant de l’histoire mais bien le Colonel Moutarde avec le chandelier dans la bibliothèque.

 Et tu crois vraiment qu’il est assez stupide pour te la donner ? Répliqua S., ayant repris connaissance et cherchant de la glace dans le congélateur.

 Tout de suite ! s’exclama T. Rorrist. J’habite au 1444, avenue sombre et pas très nette avec un dépanneur Esso, au troisième derrière le caniche de la vieille du dessous.

 C’est pas vrai, quel con ! Râla S., le sac de glace sur la tête, affalée sur le bureau.

 Hey, j’ai entendu ! C’n’est pas parce que je suis terroriste que je suis sourd, répliqua l’informateur mystérieux.

 Ouais, ouais, ouais, c’est çaaaa… râla de plus belle la brunette.

 

A. soupira devant le manque de délicatesse de son amie. Elle nota l’adresse dans son agenda, puis se souvint qu’elle devait passer chez le teinturier pour récupérer sa couette en peau de girafe, elle le rajouta donc tout de suite après à son ordre du jour très planifié et des plus palpitant.

 Merci d’être si coopératif, mon gars, ajouta finalement A., on arrive tout de suite ! Oh ! et puis si vous pouviez être déjà ligoté lorsqu’on arrivera, ça nous facilitera la tâche parce que je dois passer chez le teinturier et j’ai un dîner chez ma mère, donc je suis assez pressée.

 C’est ça, et demande-lui de se mettre au four avec une pomme dans la bouche, tant que tu y es ! vociféra S., sarcastique.

 Mais pourquoi je lui demanderais ça, un témoin cuit ne peut pas parler !

 

S. préféra ne rien ajouter tellement la bêtise de son amie était désespérante. Puis, pour une raison complètement inconnue et pour la quatrième fois depuis le début de la semaine, elle se mit à radoter à voix haute dans le fond de la pièce sur tout et rien, faisant une folle d’elle-même, ce qui ne changeait pas beaucoup de d’habitude, il faut l’avouer.

 Si je suis coincée ici, si j’ai une vie si pathétique, c’est la faute de ma mère, oui, elle ne m’a jamais aimé, elle ne me bordait pas le soir, j’ai même jamais eu droit à la moindre petite histoire, c’était jamais elle qui me préparait mes repas sur l’heure du midi avec un petit mot affectueux à l’intérieur, même que mon père était un sans-cœur, à l’âge de huit ans, il a jeté Bobo, mon toutou favori, et...

 Ferme-la, S., tu dérailles complètement, lâcha A. à l’adresse de son amie.

 

Mais celle-ci radotait de plus belle, ses délires paranoïaques devenant de plus en plus… délirants, justement. Son œil sautait à une vitesse frénétique à faire jalouser le plus heavy des dance-dance revolution, la jeune fille en était même à mimer des gestes incohérents de ses doigts crochus de vilaine sorcière du Moyen-Âge. On aurait dit une marionnettiste folle ayant abusé de vodka.

— …et le petit bonhomme Pitsburry n’a jamais voulu que je lui flatte le bedon comme dans l’annonce, non, au lieu il m’a montré un drôle de bout de pâte au milieu de ses petites jambes potelées, il me demandait sans cesse : « Mange-moi, je suis fourré au milieu ! », et… et là Michael Jackson arrivait avec ses fruits et lançait des ananas en couches du haut d’un immeuble, et Ridge a divorcé d’avec Taylor dans Top-modèles car celle-ci était en fait le caniche de son ennemi juré, et…

A., colérique de nature et en ayant ras le pom-pom, craqua et jeta finalement son dévolu sur S., qui plia face à sa rage comme un bambou dans les pattes velues d’un panda obèse.

 FERME-LA, SALOPE, C’EST PAS POLI DE DÉRANGER DES GENS QUI ESSAIENT D’AVOIR UNE PUTAIN DE NOM DE DIEU DE CONVERSATION INTELLIGENTE AU TÉLÉPHONE, MERDE DE CROTTE DE CHIASSON!!! Hurla A., la couleur de son visage étant soudainement apparentée à un quelconque crustacé cuit – et non un prof de français, ne vous y méprenez pas.

 

S. redevint lucide et la regarda, choquée.

 À bien y réfléchir, A., c’est également de ta faute si je suis aussi troublée psychologiquement! Depuis le début de nos aventures que tu me frappes, me martyrises, te sers de moi comme cobaye pour goûter à ta cuisine infâme et…

 JE T’AI DIT DE LA FERMER!!! Hurla de plus belle l’enragée. Et si tu insultes à nouveau ma cuisine, je te plante un parapluie dans le -MOT CENSURÉ CAR IL EXPRIME UNE PARFAITE VULGARITÉ !!

 J’en veux pas, de ton parapluie merdique ! Répliqua S. avec méchanceté. Mais à bien y réfléchir, j’aimerais bien le parapluie de Tom, oh ! ça oui! Cependant à un autre endroit que nous ne pouvons pas vraiment nommer, car cette histoire est pour tout public, ajouta-t-elle, un large sourire de con couvrant son visage de nonne.

 M. T. Rorrist ? Demanda A.

 Oui ? Répondit le concerné.

 Excusez-la. Alors, vous nous attendez ?

 Fort bien, j’ai hâte de vous voir !

 

Et A. raccrocha au nez de T. Rorrist en claquant bien fort le combiné, fière de son coup.

 S., prépare les menottes et la p’tite lampe de chevet qui aveugle, nous avons un suspect à interroger !

 Je n’aime pas ce sourire sur ton visage, A., commença S. de son petit air effarouché, c’est signe qu’on va avoir de gros emmerdements, généralement.

 

A. ne prit aucunement le commentaire de son amie en considération et la snoba en prenant grand soin de lui marcher violemment sur les orteils. Puis, au lieu de se diriger vers la porte, pris la direction de la cuisine. S. ne comprenait vraiment plus sa comparse… et se demandait pourquoi ses orteils étaient aussi douloureux.

 

 A., mais où tu vas, enfin ? S’exclama-t-elle.

 Ben, c’est beaucoup plus rapide de sortir par le congélateur, tu sais, se contenta simplement de répondre la détective.

 A, t’as perdue la boule ou quoi?? demanda S., à nouveau inquiète pour la santé mentale de son amie. On peut pas sortir par le congélateur, c’est tout simplement impossible !

 Bon, je vais mettre quelques petites choses au clair : ici, on est dans MON histoire, alors si je veux qu’on sorte par le congélateur, on sortira par le congélateur, est-ce bien clair, perroquet de mes deux ?

 

S., intimidée par l’aura de puissance et de colère que dégageait A., préféra se taire et suivit celle-ci en se massant vigoureusement le pied, puisque sa compagnonne avait déjà entré sa vilaine tête dans l’appareil…

 

Après être restées coincées dans le congélateur pendant au moins une heure, nos deux folles prirent les transports en commun, n’ayant pas leurs permis de conduire – qui voudrait bien leur en fournir un, de toute façon, ce serait pire que de donner une machette à un psychopathe et de tendre le jaret! - et se pointèrent donc une autre heure plus tard, à cause de l’achalandage et des squouidjeez, au 1444, avenue sombre et pas très nette avec un dépanneur Esso, au troisième derrière le caniche de la vieille du dessous.

A. défonça une porte d’appartement qui s’ouvrit sur un décor sombre et tapissé de rideaux pourpres, tamisé par une lumière ambiante causant d’étranges somnolences. A., luttant contre le sommeil, remarqua une silhouette assise dans la pénombre de la pièce, juste devant une boule de cristal plus grosse que sa tête.

 

 Tu sais, A., je crois qu’on s’est trompé d’appartement, lâcha S. en baillant comme un hippopotame.

 On ne sait jamais, avec ce T. Rorrist, déjà qu’il est informateur, mystérieux, fou et terroriste à temps partiel, rien ne m’étonnerait qu’il soit médium avec ça, répondit la détective, presque sûre d’elle.

 

Elle s’avança alors à petits pas, très tranquillement, vers la silhouette aux formes étranges, pointant un flingue imaginaire sur elle en s’imaginant que c’était un vrai – c’est une professionnelle (ou une folle), ne pas tenter de reproduire à la maison! Si un medium pénètre par effraction chez vous, contactez immédiatement la police et cachez-vous sous votre chat. Ceci était une annonce payée de la Sûreté du Québec qui vous rappelle que boire et conduire en même temps, c’est mal, comme le chante si bien Cayouche.

 

 Police, les mains en l’air ! hurla-t-elle soudainement, faisant sursauter S., accrochant un vase qui éclata d’une violence non contenue contre le sol. Veuillez vous rendre et coopérer avec nous, vous avez le droit de garder le silence et ce fauteuil, juste dans le coin gauche, ajouta A. en pointant une mocheté marron de la tête.

 

L’inconnu se révéla alors : il s’agissait d’une petite femme rachitique, une incroyable masse de cheveux blonds sur le sommet du crâne, le regard avide. Elle tenait une petite tirelire en forme de téléphone dans ses deux mains aux longs ongles colorés d’un orange-rouge très moche et pas du tout tendance.

 

 Vous venez pour une consultation ? Se contenta de répondre l’accusée, de l’écume sortant de la commissure de ses lèvres incroyablement minces et pincées.

 Mais… ? V’s’êtes qui, vous ? Demanda A., interloquée. Vous ne nous appelez pas T. Rorrist ou Patrick Huard, rassurez-moi, vous n’êtes pas une drag-queen ?

 Je suis Jojo Savard, médium-escroqueuse qui se sert de la crédulité des gens pour s’enrichir encore et toujours, dit l’étrange femme d’une voix monotone, le regard toujours vide.

 Désolé, on s’est trompé d’appart’, marmonna A. avant de refermer brutalement la porte au nez de la voyante.

 

A. et S. se rendirent compte après avoir défoncé toutes les portes de l’étage qu’elles étaient au deuxième et non au troisième, comme celles-ci le croyaient. Elle se conformèrent en excuses pour avoir dérangé Le Père Noël, dealant une affaire de drogue avec notre feu Premier Ministre Jean Chrétien (que voulez-vous, à ce moment-ci, il faut bien gagner son pain), en visite anonyme et en bavant de sa monstrueuse cavité rocailleuse qui lui faisait office de bouche, ainsi que Mickey Mouse, qui s’envoyait en l’air avec Minnie sur l’ecstasy, puis montèrent d’un étage pour tomber nez à nez avec un petit caniche gardant l’unique porte délabrée du troisième étage.

 

 Ah ! je crois qu’on à trouvé, dit A. en s’approchant un peu du caniche qui se mit à grogner et à baver.

 Non, tu crois ? Répondit S. d’un ton sarcastique.

 Ben oui, sur la plaque de la porte, c’est écrit : « Vous êtes bien au bon endroit, c’est qu’ici que je reste, moi, le mystérieux informateur-terroriste, mais faites pas trop de bruit en rentrant, mon coloc’ révise pour ses examens du cégep. »

 Ouais, ben il ne nous reste plus qu’à tabasser le caniche de la vieille du dessous, il n’a pas l’air très féroce…

 

Soudainement, un grand poof ! De fumée grisâtre et malodorante se répandit dans la pièce. L’atmosphère passa du rouge au bleu, puis au vert, au violet, au brun et pour finir à une couleur indéfinissable tellement elle était laide et, en guise de finale, une lumière éblouissante aveugla les deux acolytes qui durent fermer les yeux. En réouvrant les paupières, elles découvrirent Jojo Savard, le visage déformé par la colère.

 

 Hey, patate, je suis pas vieille, j’ai à peine 35 ans ! Dit-elle sauvagement en s’adressant à S. qui la fixait stupidement. Non mais, des manières de traiter ses aînés, j’y crois pas!

 Non mais, qui croyez-vous convaincre, vieille peau, en apparaissant ainsi pour une raison fort douteuse? Pis dégagez, c’est pas encore votre scène ! Dites aussi à votre maquilleuse de moins forcer sur la laideur, ça vous embellirais déjà beaucoup, commenta brutalement mais néanmoins gracieusement A.

 

Notre jeune détective poussa ensuite violemment et d’une intention totalement gratuite Jojo, qui déboula les escaliers sans aucun effet spécial. On vit son petit corps s’affaisser comme une marionnette dont le marionnettiste vient d’être congédié, puis l’action principale revint à A. et S., permettant ainsi à nos agents corrompus des homicides de camoufler cette chute provoquée en bête accident de tournage.

 

 Et comment on se débarrasse du caniche maintenant ? Demanda S. en zieutant la bestiole, un peu craintive. Elle paie pas de mines, comme ça, mais elle est vachement féroce! S’exclama S. en se frottant la main, dissimulant avec peine deux petites morsures rouges.

 

A. ne prit même pas la peine de lui répondre. Elle sortit de sa manche une balle colorée et caoutchouteuse qui faisait un bruit aigu lorsqu’on la pressait et la lança par la fenêtre. Le caniche, en bête canidé permanenté qu’il était, ne vit rien venir, aboya joyeusement et sauta du troisième étage à la poursuite de la balle. On entendit un sifflement curieux suivit d’un horrible bruit ressemblant vaguement à shhhplassssshhh ! Puis, plus rien.

 

 Ah ! ben voilà, c’était aussi simple que ça, répondit enfin la jeune fille aux cheveux platine.

 Oui, c’est facile quand on sort n’importe quoi de son manteau, répliqua son assistante en lui jetant un regard noir.

 Rooooh, cesse donc de faire ta jalouse, S. !

 Moi ? JALOUSE ? Hurla l’autre.

 Oui, tu…

 

Bon, ça suffit vous deux, retournons à l’histoire au lieu de faire un tel chichi pour rien ! A. défonça la porte dans une routine installée confortablement. Mais ô ! Comble du malheur, celle-ci s’ouvrit sur un décor délabré et en ruines, de la tapisserie à fleur pendouillant tristement des murs. Le plancher était incroyablement sale et poussiéreux, des traces marron suintaient du réfrigérateur probablement déconnecté depuis un bon nombre d’années. Un vieux biscuit entamé mais jamais terminé trônait sur les comptoirs aux coins moisis et au carrelage craquelé. A. grimaça de dégoût, mais ne reculant devant rien, elle posa son petit pied dans la pièce et se mit à inspecter les lieux. S. la suivit et lorgna le cookie du coin de l’œil.

 

 Diantre, S., je crains que ce T. Rorrist nous aient menées en bateau ! S’exclama-t-elle en se frappant la paume du poing, ravivant par la même occasion sa vieille blessure de criquet.

 Mais non, on est au troisième étage d’un immeuble pourri, pas sur un bateau ! Se contenta de répondre bêtement son acolyte en mangeant goulûment le biscuit abandonné.

 Ce n’est qu’une expression, pauvre sotte, dit simplement A., exaspérée. Je crois cependant que nous ferions mieux de dégager d’ici vite fait, j’ai le pressentiment que T. Rorrist nous a tendu un sordide piège et que celui-ci va nous faire exploser par un quelconque moyen saugrenu !

 

Soudainement, nous changeons de lieu dans un fade-in très convaincant avec une bande sonore d’une qualité irréprochable… Nous nous retrouvons dans un lieu étonnamment sombre et indéfini, un lieu mystérieux que je ne peux dévoiler car autrement je cafterais ce bon vieux T. Rorrist et que vendre un des punchs principaux dès la septième page, c’est pas terrible. De plus, les producteurs m’engueuleraient comme une crevette pas fraîche et s’empresseraient de me virer pour me remplacer par un chinois qui ne connaît pas deux mots de français, mais ils prétendent que ça ne fait aucune différence.

 

 Damned, comment elle a fait pour deviner ? S’exclama le mystérieux informateur, stupéfait par tant de perspicacité. Je dois trouver un autre plan machiavélique pour la détourner de son but principal et avoir plus d’attention, puisque j’en ai toujours manqué lorsque j’étais jeune, c’est pourquoi je suis devenu si fou et si mystérieux.

 

Revenons à A. et S., toujours coincées dans l’immeuble, se doutant des évènements à venir. A. leva un peu les yeux, aperçu la réplique précédente et répliqua :

 

 J’ai deviné tout simplement parce que je suis l’héroïne de cette histoire ! Répliqua-t-elle, trop occupée à prouver sa supériorité pour remarquer qu’en conne intersidérale, elle fonce tout droit dans un piège.

 Oui, et moi le cannabis ! Ajouta S., tout heureuse de participer à cette conversation.

 Mais qui m’a foutu une incompétente pareille ? Râla A. en se frappant le front sous le désespoir.

 Ce sont les aventures tumultueuses de A. et S., tu te rappelles ? Répondit son acolyte, cherchant d’autres biscuits à terminer.

 Diantre, il va falloir que j’en touche un mot à l’auteur !

 Mais c’est toi, l’auteure ! répliqua cette chère brunette en roulant les yeux. Tu l’avais déjà oublié ?

 Diantre, c’est vrai ! Ma mémoire d’éléphant n’est plus ce qu’elle était.

 Non, en effet, t’as régressé au stade de Libéral, émit sarcastiquement S. avec un sourire sournois.

 

A. ignora le commentaire, blessant pour sa réputation souveraine, sortit alors un petit carnet noir de ses poches, y griffonna quelque chose à la hâte et le remit dans sa manche. Nos caméras vidéo ont justement capté ce qui est passé inaperçu aux oreilles de tous et dont nous n’aurons aucun remords à diffuser, au risque de briser la vie d’innombrables personnes qui ne le méritait point. Que voulez-vous, nous sommes financés par Quebecor.

 

 Réduire le salaire de S…. marmonna A. dans son carnet. Nous pouvons revenir à l’explosion, ma chère, dit-elle en le rangeant. (réplique suggérant beaucoup trop de polémique controversée pour votre pauvre petit cœur d’insuffisant cardiaque. Retenez votre souffle, détournez votre attention de l’écran et prenez rendez-vous avec votre cardiologue.)

 Ça signifie qu’on va crever si on bouge pas d’ici ? demanda S. à son mentor.

 Jeune apprentie, vous êtes aussi perspicace qu’une marmotte sur l’autoroute, se contenta de répondre mystérieusement A., une étincelle de sagesse dans l’œil, ce qui était bien surprenant vu la personne impliquée.

 J’veux pas mourir vivante, pleurnicha S., j’veux pas que mon corps soit réduit en charpie gluante et que les vautours viennent dévorer mes entrailles !

 

Jojo Savard ressortit soudainement de nulle part dans un pop ! Étrange, l’air vaguement mécontent, n’étant pas crédible de nature. Apparemment, elle avait décidé de laisser tomber ses effets spéciaux, ils coûtaient beaucoup trop cher de toute façon.

 

 Mais vous avez fini de me piquer mon rôle et de tout prédire à ma place ? Dit-elle furieusement. C’est MOI la mystificatrice de série B., c’est donc moi qui fait des prédictions barges !

 Roooh, on vous a pas sonné ! S’exaspéra A. en se tournant vers l’étrange bonne femme. Cette histoire va n’importe où, m’enfin ! et cessez donc d’apparaître à tout bout de champs, assumez donc votre petit rôle minable de bouffeuse de kraft dinner à la noix!

 Surtout que je n’y suis pas encore apparu, ajouta une voix masculine et légèrement chevrotante du dos des trois comparses.

 

A. et S. sursautèrent et se retournèrent pour voir qui venait encore d’apparaître mystérieusement. Derrière elles se tenait David Spade, incarnant Dickie Roberts dans le film du même nom, l’air vaguement frustré, n’étant également pas crédible de nature – c’est un acteur.

 

 Mais qu’est-ce que vous fichez ici, vous ? Demanda A., légèrement interloquée.

 Je suis ici pour porter plainte ! Répondit ce cher David. Dans le contrat que j’ai signé, il était clairement stipulé que j’aurais le premier rôle et un cachet de 20 millions de $ !

 Woe, un instant la starlette, répliqua A., il s’agit d’un malentendu ! Premièrement, je ne vous ai pas engagé pour être la vedette principale, il s’agit des aventures tumultueuses de A. et S., quel rôle auriez-vous pensé jouer, le mien peut-être ? (sur ce elle accompagna ses gracieuses paroles d’un roulement d’yeux opportun.) Et deuxièmement… 20 MILLIONS DE $ ??? (expression du visage passant de la moquerie à un mélange de stupéfaction et de douleur consternante.) Êtes-vous cinglé, je suis déjà en retard dans le loyer du bureau, j’suis pas assez friquée, alors vous jouerez gratuitement, point. Sinon c’est la fosse aux lionnes, et Mélanie Maynard a la réplique particulièrement acide.

 Mais c’est de l’esclavagisme ! s’exclama Spade. De l’exploitationnisme, de l’abusisme! Vous exploitez mon talent, ça ne se passera pas comme ça. Je vais en parler à mon agent !

 

Et l’acteur Hollywoodien sortit un portable de ses poches et composa un numéro en appuyant rageusement sur les touches du téléphone. Pendant qu’il parlait à son agent, S. fit de gros yeux à A. qui sut dès lors qu’elle allait passer un sale quart d’heure. Jojo, qui elle, voyait qu’on ne lui portait plus attention, se téléporta dans sa laveuse et nous fous finalement la paix jusqu’ai chapitre 3. Quel malheur, je viens de gâcher un punch! Qu’un producteur vienne et me flagelle aux orties! Pas trop fort tout de même, j’ai la peau très sensible.

 

 A. qu’est-ce qui t’a pris d’engager David Spade, nom d’un cookie ? Gronda S., immensément fâchée.

 Bah ! Je pensais juste que ça nous prendrait des célébrités pour lancer notre carrière… répondit A. d’une toute petite voix.

 CE TYPE GAGNE DES MILLIONS PAR FILM, -MOT CENSURÉ POUR CAUSE DE VULGARITÉ INUTILE- !!!! explosa la furie. Toi et tes idées géniales, rajouta-t-elle en articulant inutilement ses mots, semblant s’être calmée un peu, mais toujours en colère. Je te jure qu’après cette aventure, j’appelle l’aide juridique et je demande le divorce !

 Tu ne peux pas, S., réfléchit un peu… Pense à ton fils ! Dit A. en poussant un sanglot déchirant.

 Pumpkin n’est pas mon fils, car… Je suis ton père.

 

S. retira alors son masque et sa fausse perruque, laissant découvrir un casque noir et une cape tout aussi sombre… Elle poussa un râle terrifiant, sa voix se mua en un soupir glauque, elle empoigna alors son sabre laser d’une main assurée et… Oh, franchement, c’est vraiment n’importe quoi ! Allez, on rembobine !

 

 CE TYPE GAGNE DES MILLIONS PAR FILM, -MOT CENSURÉ POUR CAUSE DE VULGARITÉ INUTILE- !!!! explosa la furie. Toi et tes idées géniales, rajouta-t-elle en articulant inutilement ses mots, semblant s’être calmée un peu, mais toujours en colère. Je te jure qu’après cette aventure, j’appelle l’aide juridique et je demande le divorce !

 Tu ne peux pas me laisser tomber comme ça, on a signé un contrat pour trois ans et c’est irréversible, se contenta de dire calmement A. en feuilletant le journal et en buvant un thé Earl Grey extra-caféiné.

 Tout ça c’est ta faute ! Hurla S., emporté par les vents de la colère qui soufflent très fort, faut-il l’avouer. Si à la fin de notre secondaire 2, tu n’avais pas composé « Le gala des Langeviers », ces producteurs américains ne seraient jamais venus nous voir et on n’aurait jamais signé ce –MOT (encore!) CENSURE, VULGARISME&CO- de contrat à la con !

 Non, c’est de TA faute ! Répliqua A., elle aussi en pétard. C’est toi qui es toujours pessimiste, mes plans auraient parfaitement fonctionné si tu n’étais pas aussi récitante à apporter ton aide à la population avec ce cabinet de détectives !

 

S., sous le coup de la colère, empoigna un set de vaisselle neuf laissé par la belle-mère et se précipita pour le lancer en pleine face à sa comparse… Mais cette scène démontrant trop de violence conjugale et pouvant choquer un jeune public a malheureusement été coupée au montage. Nous nous retrouvons donc plus tard, lorsque les deux furies se sont calmées et sont prêtes à se reparler normalement. David, dont le coup de fil avait duré étrangement longtemps –coupé au montage?-, annonça finalement :

 

 Mon agent était en grande conversation avec un réalisateur qui m’offrait un rôle, je vais jouer dans « Les nuits chaudes de la Palestine » avec Julia Roberts. A plus, les ploucs !

 Malheureusement, David, je ne crains que vous ne soyez mort avant d’avoir put atteindre Hollywood, annonça A. avec gravité.

 Hein ? Pourquoi ? Vous avez engagé un tueur à gages pour m’éliminer parce que j’ai refusé de jouer dans votre histoire, c’est ça ? Débita rapidement Spade, les yeux exorbités, tremblant de spasmes paranoïaques.

 Ressaisissez-vous, David ! Lança amèrement A. en lui assénant une gifle profondément bruyante. NOUS sommes les gentilles de l’histoire, c’est un mystérieux informateur terroriste à temps partiel qui veut nous faire exploser !

 

David Spade poussa un cri de fillette et sauta dans les bras de S., qui s’effondra sous le choc. Les deux aventurières semblaient prises au piège… comment découvrir où se cachait la bombe ? Combien de temps leur restaient-ils avant de cramer avec l’immeuble ? Était-ce à nouveau un plan vicieux de T. Rorrist qui voulait leur faire croire qu’il y avait vraiment une bombe alors que ce n’était pas le cas ? Est-ce que E égale bien MC au carré ?

Soudainement, le téléphone dans le coin de la pièce se mit à sonner. La seule et unique raison qui avait empêché l’identification de l’appareil auparavant, c’est qu’il était recouvert d’une couche de poussière verdâtre et peu ragoûtante qui rendait indéfinissable l’objet. S., simplement par politesse, s’en alla pour répondre. A. ne l’en empêcha pas au début, puis, une mili-seconde avant qu’elle ne décroche, un petit tilt ! Survint dans sa tête et elle sauta sur son acolyte pour l’empêcher de faire la bêtise de sa vie.

 

 Hé ! mais qu’est-ce que tu fais, pauvre folle ? S’exclama S., mécontente d’être retenue prisonnière sous le petit corps rachitique de son amie.

 Réfléchit un peu, S. ! Pense comme un désaxé!

 Je ne vois pas de quoi tu parles, crétine! S’écria son acolyte en s’impatientant. La plus désaxée des deux, c’est toi je te rappelles.

 Ce que je voulais dire, S, c’est que, par un quelconque moyen ingénieux, T. Rorrist a réussi à installer sa bombe dans le téléphone !

— A., j’ai peeeeur ! Pleurnicha sa comparse. Trouve vite un moyen de nous sortir d’ici !

 

Elle se mit alors à réfléchir à vitesse grand V, pressée par le temps. Elle fit les cent pas quelques temps, se gratta la tête un nombre incalculable de fois, sortit un grand tableau noir et le couvrit de longs calculs mathématiques d’une grande complexité, ratura des phrases, fit une nouvelle coupe de cheveux à S. pour finalement s’arrêter en plein milieu de la pièce, le regard vide.

 

 T’as trouvé quelque chose ? Demanda S.

 Oh ! certes, j’ai trouvé la solution au cancer, élaboré un moteur pour voiture qui fonctionne au sirop d’érable, je t’ai fait une coupe de cheveux dans l’hyper-vogue et j’ai également inventé un logiciel qui permet de regarder gratuitement des singes se faire épiler en ligne, répondit A., pensive.

 Mais non, bêta kapu, je parlais de la bombe dans le téléphone !

 Ah ! ça… murmura-t-elle. Oh ! si, j’imagine que le téléphone est imbibé de nitroglycérine et que le fil est en fait relié à un détonateur retenu par un terroriste mégalomaniaque. Le simple fait de répondre envoiera des ondes micro positives de force 4 à un réceptacle radiophonique qui calculera la force de ces ondes et indiquera le moment exact au millième près où il faut déclencher la bombe. Normalement, si on ne décroche pas, il n’y a pas de problème, mais j’imagine qu’on con de figurant-touriste-américain passera par ici sans aucun but précis autre que répondre au téléphone et de foutre sa merde bien grasse partout où il passe, donc prévenir T. Rorrist de nous faire exploser, et je calcule que nous aurons approximativement cinq secondes pour se carapater en vitesse en exécutant une série de cascades abracadabrantes exigées par le réalisateur.

 A., je crois que t’as lu le scénario, et pas ton texte, lui chuchota S.

 Oups, navrée, répondit celle-ci. Des questions ?

 Oui, on mange à quelle heure ? Demanda David.

 Vous, taisez-vous ! S’écrièrent ensemble A. et S.

 Bon, si c’est comme ça, grommela le concerné, je préfère m’en aller…

 

Il se dirigea alors en direction du réfrigérateur miteux et moisi dans le coin, parmis les nombreux décombres, ouvrit la porte et passa une jambe à travers sous les yeux ébahis de nos deux aventurières.

 

 Qu’est-ce que vous faites, monsieur ? Demanda S., incrédule.

 Je me fais un masque de beauté, répliqua sarcastiquement Spade. Je sors, qu’est-ce que vous croyez ?

 Mais… Vous êtes dans un frigidaire ! S’exclama S. en faisant des yeux ronds.

 S., ne pose pas de questions, mon imagination est sans limites, répliqua A., incitant sa compagne à garder son calme et ne pas sombrer dans la folie (c’est un peu trop tard pour y penser). Je crois que nous ferions mieux de le suivre, nous aussi, ce serait plus rapide, plutôt que de descendre les escaliers.

 

S. préféra ne rien ajouter, tellement elle trouvait que cette histoire s’en allait n’importe où. Cela ne fait que confirmer qu’elle est jalouse de mon talent et de ma créativité. Celle-ci se contenta de suivre A. qui passa une jambe dans le réfrigérateur et qui s’arrêta net.

 

 Hé ! pourquoi tu t’arrêtes ? demanda la brunette. Ta tignasse de rat décoloré, je te signale !

 Désolée, bug technique, dit A. en se tournant. J’ai mon pied dans les fesses de Monsieur Spade.

 Si tu mettais ta godasse moins souvent au cul des gens, aussi, on sauverait un temps précieux!

 Si tu n’étais pas aussi imbécilement obsédée par les cookies et par Tom, on gagnerait en crédibilité et à la loterie plus souvent, bougre de carcasse de pigeon rôti à la broche!

 

S. se préparait à répliquer une remarque mesquine sur la paranoïa mal placée de A., mais l’acteur Hollywoodien passa alors sa tête à travers le frigidaire et jeta un regard courroucé aux deux acolytes.

 

 Loin de moi l’idée d’interrompre ce match de bitcheries dont j’aimerais bien qu’il se termine en bikini dans le jello, commença celui-ci, mais il nous reste à peine quelques secondes, dépêchez-vous, pour l’amour du ciel !

 Attendez, il y a quelque chose  qui ne marche pas, les interrompit A., pensive. Le figurant n’a pas encore fait son entrée !

 Laisse ton figurant à la noix et sortons d’ici au plus vite, nom de Dieu, jura S. en poussant dans le dos de son mentor.

 

Mais au même moment, un figurant nowhere sortit de nulle part, regarda les alentours d’un air vaguement intéressé et propre aux touristes, puis s’approcha du téléphone.

 

 Oh, God, it’s a telephone! Déclara-t-il d’un air ravi. I think that I will le décrocher without aucune raison valable!

 

Avant que A. n’ait pu répliquer qu’elle avait raison ou que les framboises allaient être bien mûres cette année, S. la poussa plus que jamais pour éviter de se retrouver morte, ou pire, que Jean Charest soit à nouveau réélu. Finalement, la petite équipe de nullards réussit à sortir à temps, et malheureusement, le figurant crama sans doute dans d’atroces souffrances (paix à son âme d’américain modèle et mondialisateur). Une explosion retentit et les débris commencèrent à tomber tel des météorites martiens pour mieux venir s’écraser à des endroits totalement justifiés, tel les autoroutes et les Tim Horton’s. Un nuage de poussière s’abattit sur les lieux, quelques morceaux de graviers roulèrent encore, puis le silence retomba. Une sirène de police retentit dans les airs.

En se relevant des décombres de l’immeuble, A. se tâta pour être sûre que tout allait bien chez elle, puis essuya la poussière sur son long manteau de détective, ramassa son chapeau par terre et se tourna vers S. d’un air enjoué.

 

 Diantre, nous l’avons échappé belle, collègue !

 

Malheureusement pour S., celle-ci se trouvait dans l’incapacité de répondre puisqu’elle se trouvait sous David Spade. Elle ne put donc que marmonner un râlement étouffé qui signifiait : « Tout cela est bien beau mais fait moi sortir d’ici illico sinon tu vas avoir ma mort finale sur la conscience ! ». A., prise de pitié, se décida à aider les deux abrutis à se relever, ne pouvant laisser son assistante préférée dans une telle détresse. En fait, elle avait surtout parié cent dollars avec un technicien des effets spéciaux qu’ils réussiraient à s’en sortir indemnes, mais ce n’est qu’un infime détail parmis tant d’autres.

 

 Malheureusement, commença celle-ci, les mains sur les hanches, T. Rorrist n’a laissé aucun indice du lieu où il se trouvait.

 Flûte, jura S., il va aller voler les muffins au café du coin !

 Mais heureusement, cette aventure n’aura pas été vaine !

 Comment ça ? Demanda S. en se massant une épaule. T’as récupéré quelque chose, un indice quelconque ?

 Non, mais j’ai ceci !

 

A. sortit alors triomphalement un canard en plastique qui fait « couack-couack » de sa poche, devant le regard désespéré de son acolyte.

 

 Grosse patate ! Râla la jeune fille en frappant le canard de sa paume, qui alla s’écraser contre le sol. Cesse immédiatement de jouer avec ce machin bon marché et filons directement à l’épicerie du coin, au rayon des petits pois en canne !

 Mais, pourquoi donc ? Demanda A., un gros point d’interrogation clignotant lisible sur son visage pendant qu’elle ramassait son canard et le serrait tristement contre sa poitrine.

 Je sais pas, pour cadrer avec le titre, répliqua son acolyte en haussant les épaules. Et puis, c’est toi l’auteure avec une imagination douteuse, trouves-la toi-même, ton explication !

 

A. retourna chercher son tableau noir qui avait miraculeusement survécu à l’explosion et le ramena sur les lieux. Une petite paire de lunettes a monture noire qui lui donnait l’air sérieux apparut dans un pop ! Sonore et une grande baguette de bois se retrouva à portée de main. Elle la saisit et se mit à enchaîner des mouvements grandiloquents tout en expliquant sa théorie grotesque.

 

 Mais non, dit-elle d’une voix forte, pour qu’il y ait une intrigue dans l’histoire, les deux héros doivent attendre impatiemment le coup de fil du mystérieux informateur qui leur révélera la suite des opérations, c’est la tradition, m’enfin !

 Ouais, mais pour ça, il faudrait avoir un portable ou un téléphone à proximité, ce qui n’est pas le cas.

 

Et, comme si tout le monde s’amusait à la contredire, un type habillé de noir, le visage masqué par une cagoule, sortit de la ruelle la plus proche, déposa un portable dans les mains de S. et disparut par une plaque d’égout. Il échappa malencontreusement un badge des Industries Aventures Tumultueuses par terre.

 

 Ben voilà, y’avait qu’à demander ! Répliqua A. en s’avançant vers sa coéquipière.

 

Alors, le portable se mit à sonner dans une sonnerie musicale et lobotomisante typique d’un cellulaire de djeunz à la mod’. S. se dépêcha de répondre avec un enthousiasme non dissimulé – trop gros pour le baobab, qui abrite déjà une centaine d’Ethiopiens.

 

 Allôôôôô ?

 Bonjour, je vous ai manqué ? Répondit la voix de T. Rorrist, à l’autre bout du fil.

 Beaucoup, oui ! Répliqua S. en serrant encore plus le téléphone. C’était quoi cette idée, de nous laisser poiroter dans un immeuble pourri avec une bombe dans un téléphone ?

 Je ne pouvais tout simplement pas dévoiler immédiatement mon visage, sinon j’aurais gâché le punch de l’histoire et l’auteur m’aurait lapidé avant de se faire elle-même lapider par les sbires mesquins des producteurs.

 

Derrière S., son acolyte faisait de grands mouvements des bras pour signaler que c’était d’elle qu’on parlait.

 

 Quant à la bombe, poursuivit T. Rorrist, je suis terroriste à temps partiel, alors il faut bien que j’arrondisse mes fins de mois, au prix que cette pingre me paie !

 

 A., son ouïe étant étonnamment développée en raison de sa paranoïa, entendit la remarque et arracha le téléphone des mains de S., le visage marqué par la colère.

 

 Vous saurez, môôôssieur, que 4,95 de l’heure, payé au noir, pour un auteur débutant à l’imagination douteuse, c’est pas donné ! Et puis, au fait, rajouta-t-elle, pourquoi vous appelez, mis à part pour vous plaindre ?

 Mais, vous le savez bien ! s’exclama T. Rorrist. C’est pour vous dire de vous rendre au supermarché du coin au rayon des petits pois en canne, suffisait de lire le titre du chapitre pour le savoir !

 Tu vois, je te l’avais dit ! Ajouta également S.

 Bordel, vous vous plaisez vraiment à gâcher mon histoire ! Râla A. en levant les yeux au ciel. Et qui est ce qu’on va encore bourrer comme du foin parce que tout le monde fait mal son boulot? C’est bibi!

 

Ils furent interrompus par David Spade qu’ils n’avaient étonnamment pas entendu parler pendant un long moment. Celui-ci pointait d’un air affolé une charogne en état de décomposition avancé.

 

 Dîtes-moi, demanda celui-ci, c’est normal que ce truc fasse « tic-tac » ?

 Hé ! mais on dirait bien… commença S.

 

Elle approcha des restes de l’animal et confirma ce qu’elle pensait : il s’agissait du cadavre du caniche qui avait plongé de trois étages et s’était écrasé sur le trottoir, sa petite balle caoutchouteuse couinante reposant à ses côtés comme une médaille funéraire de guerre.

 

 La pauvre bête… murmura S.

 

Mais A. n’en avait que faire des vestiges en putréfaction d’une quelconque bestiole insignifiante, car en voyant cela, le calme qui alimentait ses yeux se mua en regard enragé. Elle poussa alors un hurlement de colère à effrayer le bonhomme sept heures en personne, qui eut pour effet d’achever de terroriser ce cher Spade qui trembla et se cacha derrière un pauvre écureuil, maintenant impliqué dans cette sordide histoire sans qu’on lui ait demandé quoi que ce soit.

 

 T. RORRIST!! Beugla A., la voix déformée par la rage. ATTENDS QUE JE TE…

 

Mais trop tard, à l’autre bout du fil, on entendait plus qu’un « tuuuuuuuuut… » strident. A. se résigna et raccrocha, puis se tourna vers S., qui l’observait, l’œil vaguement interrogateur.

 

 Diantre, ce sale con a raccroché ! S’exclama-t-elle. C’est encore un coup foireux de ce minable, dit-elle en guise d’explications à sa partenaire. L’a planqué une bombe dans le cadavre de ce truc, faut la désamorcer si on veut pas y passer.

 Cette histoire de bombe ne finira donc jamais ? Râla S., se tirant les cheveux en tournant en rond comme Napoléon – rimes en ‘on’.

 Si je l’attrape, ce petit chenapan, il va en baver, croyez-moi ! Pesta de plus belle A., résolue à prendre sa revanche. Mais le plus important, pour l’instant, c’est de se débarrasser de ce colis piégé ! Et pour cela, il faudrait charcuter le caniche et trouver le bon fil ! Et je mets définitivement beaucoup trop de points d’exclamation à la fin de mes phrases !

 

A. sortit alors un canif de sa poche et s’avança en compagnie de S. vers la dépouille défraîchie du canidé, l’odeur pestilentielle titillant fortement les narines des deux aventurières…

 

~¤~Malheureusement pour nous, la scène qui suit contient beaucoup de violence et de taches de sang qui risqueraient de choquer l’écran de votre ordinateur. Afin de vous épargner des dépenses inutiles chez le psychologue informatique, les Industries Aventures Tumultueuses.Inc préfèrent vous offrir cette page de pub.

 

*djingle pub*

On aperçoit A., vêtue d’un sarrau blanc, devant un décor tout aussi blanc et très peu naturel. Elle fait les cent pas de droite à gauche, puis inversement, afin de mêler les webspectateurs (mot fraîchement inventé du jour).

 

 Vous en avez marre de frotter, frotter, et toujours frotter cette même tache qui persiste ? Aboie-t-elle en fixant la caméra d’un œil de morue frite. Vous avez beau utiliser tous ces produits de marque populaire, elle refuse de coopérer et persiste à squatter votre chemisier préféré ? Débite celle-ci de plus belle, tel un colonel de l’armée américaine.

 

 Elle pointe alors l’air de son index et un bruit de trompette jouant un air triomphant retentit au même instant. Peu après, une main sort de nulle part et dépose devant elle une petite boîte de carton orange fluo que A. s’empresse de saisir.

 

 Ceci, enchaîne notre paranoïaque favorite, CECI représente l’avenir ! Parfaitement ! Ajoute-t-elle peu après. Le détergent pour vêtements Chasstache des Industries Aventures Tumultueuses.Inc viendra non seulement à bout de vos taches les plus tenaces, diffusera non seulement une fraîche odeur délicate sur vos vêtements, mais viendra en plus avec un porte-clés GRATUIT de vos aventurières tumultueuses préférées ! Et, en plus de vanter toutes ses propriétés à la télé, nous allons même vous faire une démonstration !

 

Au même moment, S. entre dans l’objectif de la caméra, tenant entre ses mains délicates un chandail blanc avec une É-NOR-ME tache marron semblable à de la m… à des détritus de provenance douteuse. Elle salue A. d’un ton morne, mais son acolyte s’empresse de la stopper, non sans mécontentement.

 

 Bonjour, camarade S. ! lance-t-elle d’un ton faussement jovial, un large sourire faux-cul couvrant presque l’étendue de son visage. Que fais-tu donc par ici, avec ce chandail sale, en PLUS ? (clin d’œil-clin d’œil à la caméra.)

 Ben, j’allais le mettre au lavage, répond la concernée, un abruti a laissé son chocolat fondre dessus, au soleil, en plus !

 Ah ! Lâche A., masquant sa gêne avec peine. Tu ne trouves pas que ce serait le bon moment pour tester notre TOUT NOUVEAU détergent pour vêtement Chasstache sur ton chandail, dis-moi ?

 Non, merci, réplique camarade S., c’est pas la peine, j’ai qu’à mettre un bouchon de Toupart extra+ dans la laveuse et ça va s’en alle…

 Si, si, j’insiste ! la coupe notre présentatrice.

 

Elle arrache alors le morceau de vêtement des mains de S. en ignorant les cris de protestation de sa part et met la pièce dans la machine à laver avec la boîte complète de Chasstache. Elle le passe ensuite au séchoir, le fait brûler devant les yeux de S. qui se retient à grand peine de ne pas l’étrangler et lui redonne un tout autre chandail, en tout point différent avec le précédent.

 

 Et voilà, un chandail complètement nettoyé grâce au détergent Chasstache des Industries Aventures Tumultueuses.Inc ! enchaîne l’escroqueuse. Alors, chère cliente, comment trouvez-vous l’efficacité du produit ? Complètement génial ou merveilleusement bien ?

 Maaais, proteste S., le chandail est bleu, et en plus…

 

Elle le renifle et retrousse le nez immédiatement, un air de profond dégoût peint sur son visage.

 

— En plus, il sent le crottin, achève-t-elle.

 

A. entraîne alors S. plus loin dans la pièce, de manière à ne pas être entendue du public (vous, en l’occurrence). On la voit d’abord écrire à la hâte sur un bout de carton qu’elle remet ensuite à S. qui refuse, l’air perplexe. A. lui chuchote quelque chose à l’oreille et S. devient livide, puis acquiesce silencieusement. Ensuite, on ne voit que S. revenir alors que l’autre prend la direction des coulisses. S. s’assit donc sur un petit banc, se force d’avoir l’air radieux et sourit bêtement devant la caméra.

 

 Chasstache a vraiment changé ma vie ! Affirme-t-elle d’un ton un peu trop enthousiaste pour être déclaré naturel par l’impôt fédéral.

 

Elle jette un regard de côté, puis pâli encore plus. Elle se retourne vers la caméra, bien obligée de poursuivre son mensonge.

 

 Vous voyez, avant, j’étais obligé de frotter durement, et… s’interrompt-elle en plissant les yeux. Vous n’êtes que de pauvres crétins abrutis par l’influence de la télé, moi, Pierre Karl Péladeau, j’exerce un total pouvoir sur votre jugement et je n’hésite pas à répandre une propagande grandissante, je vous fais subir un lavage de cerveau complet en vous soumettant à l’écoute d’émissions superficielles ayant aussi peu d’intérêt qu’une moule, cuite de surcroît. J’ai le pouvoir total, je suis le maître de la diffusion télévisuelle, (insérer un rire machiavélique. Des cassettes d’exercices du Docteur Terreur seront jointes ci-après le paiement effectué de 89,99$ tout en appliquant…. Mais c’est n’importe quoi tout ça ! S’exclame-t-elle bruyamment.

 

Puis, S. tourne une nouvelle fois la tête de côté et pousse un cri de frayeur. La caméra tourne également, et on aperçoit A., commençant tout juste à déchirer ce qui semble être un poster piraté de Tom à poil. Sentant un peu trop de regards peser sur elle, la vilaine aperçoit la caméra et dissimule le poster avec hâte dans son dos, l’air furieux.

 

 Psssssht, retourne vers S., toi ! Chuchote-t-elle rageusement au caméraman.

 

La caméra ne tourne pas immédiatement, mais A. perd patience et balance un de ses converses puants dans la tronche du caméraman. La caméra branle légèrement, et revient vite fait à l’autre grande perche.

 

 Comme je le disais, reprend S. en guise de conclusion, Chasstache a complètement changé ma vie. Maintenant, je n’aurai plus besoin de frotter, les taches disparaîtront miraculeusement ! Merci, Chasstache !

 

On la voit alors se précipiter dans les coulisses en hurlant : « Rends-moi mon poster, grosse truie ! ». Puis, l’écran s’embrouille et on voit apparaître un message à l’écran : « Ceci était une présentation des Industries Aventures Tumultueuses.Inc pour son produit nettoyant Chasstache. Les taches parties, plus de soucis ! »

 

 Maintenant disponible en quatre parfums différents : Brise d’étâble, Ronce des bois, Diesel numéro 5 et p’tit sapin qui pue, énumère une voix-off mécanisée.

 MON POSTEEEEEER!!!

 

*djingle fin de pub*

 

Les Industries Aventures Tumultueuses.Inc vous remercient d’avoir été patients. De retour à votre programme principal. ~¤~

 

L’air de A. était tendu par la concentration. De grosses perles de sueur dégoulinaient le long de son front, et sa grosse langue baveuse dépassait joliment de ses fines lèvres tandis que ses yeux dansaient une sorte de ballet grotesque, passant de droite a gauche à une vitesse ahurissante. L’air etait lourd, tendu… La vie de plusieurs innocents, dont un flamant rose cocaïnomane nommé Alphonse, dépendait de sa seule décision… un faux mouvement, une infime erreur pouvait tous les projeter dans l’abîme la plus profonde de la mort. Leurs corps seraient réduits en une fine poussière qui se répandrait dans le vent, triste fin de dépouilles abandonnées par la vie…

 

 Dit donc, c’est vraiment sérieux, siffla S. en regardant A. s’affairer autour de la bombe. Tu rates et tu nous envoies croupir en enfer, merci !

 S., arrête de râler, crois-tu que j’ai demandé à être dans cette situation ? Lâcha A., exaspérée mais tout de même concentrée à sa tâche.

 Oh ! bien entendu, « madame » n’est responsable de rien. Cette chère A. n’est qu’une pauvre victime abusée.

 Qu’est-ce que tu raconte, j’ai jamais été abusée ! S’écria la concernée en fixant sa comparse avec des yeux ronds.

 

On a pas le temps pour ce genre de discussions banales, v’savez une bombe sur le four ! S’empressa de répliquer le narrateur. Hein ? Mais c’est moi le narrateur ! ‘Faut que je prenne des vacances, je commence à me narrer moi-même.

 

 Comme tu veux, répliqua l’aventurière tumultueuse avant de se remettre au boulot.

 

De retour a notre dilemme. Deux fils, un bleu, un rouge. Une bombe. Un caniche crevé. Beaucoup trop de violence gratuite et de gros mots. A. choisira-t-elle l’œuf ou la poule ? (Dans ce cas, imaginez-vous que l’œuf représente le fil bleu et la poule le fil rouge, ce qui est plutôt cocasse car jamais cette comparaison stupide n’avait été faite par le passé). La pression pèse lourdement sur les épaules de la jeune fille. Sera-t-elle assez courageuse pour affronter cette terrible épreuve et sauver ses camarades ou échouera-t-elle malencontreusement et s’écroulera-t-elle en sanglot, tout cela juste avant de périr injustement par un châtiment cruel et hélas très douloureux ?

 

 Mais merde, il me gonfle ce narrateur ! Éructa la brunette. Ah ! et puis merde !

 

A., sans doute sous l’effet de l’impulsivité et du tranquillisant a castor, et non pas parce que c’est une écervelée maladroite et orgueilleuse, trancha le fil rouge a l’aide de pinces particulièrement aiguisées laissées sur place par le gars des vues, et crispa ensuite le visage dans une grimace quelque peu difforme. S. se boucha les oreilles en priant le seigneur pour rester en vie, et David Spade, en imbécile totalement efféminé, ne fit absolument rien. Ils attendaient une explosion… Qui ne vint pas. A. rouvrit un œil. Puis l’autre. Elle ne semblait pas en croire ses yeux…

 

 A., tu as réussi ! S’écria S. en retirant ses petits doigts de ses oreilles cireuses. Je ne sais pas comment tu as fait mais tu as désamorcé la bombe !

 Moi je sais comment j’ai fait, dit la détective, sans vouloir être vantarde (ce n’est tellement pas son genre). J’y ai été au pif. Et par un coup de chance incroyablement prévisible, j’ai coupé le bon fil.

 Je savais que réussiriez, dit David Spade en se relevant. C’est ce type complètement ivre qui me l’a dit au bar, hier soir. Il était scripteur pour la compagnie mais il s’était fait virer, apparemment, ajouta celui-ci en haussant les épaules.

 Bon, c’est pas qu’on s’emmerde, coupa brusquement A., mais on a un meurtre à élucider, alors on ferait mieux de se tailler en vitesse au supermarché du coin. Oh ! et puis zut, c’est qu’on s’emmerde vraiment.

 

Soudainement, grâce aux effets spéciaux mortels où tout le budget a flambé, qui comble le manque d’originalité de l’histoire ainsi que le jeu minable de ses acteurs, A. et S. se retrouvèrent immédiatement transportées, dans un medley d’effets à la Tarantino, au supermarché du coin, abandonnant derrière elles un David Spade et un petit caniche éventré totalement mystifiés…

 

A. et S. couraient comme des débiles dans l’épicerie, bousculant aux passages les pauvres citoyens honnêtes et scandalisés qui venaient faire leurs courses afin de combler des buts non-lucratifs et une vie sexuelle insipide ainsi qu’une dizaine de mamies sur le pouce venues du Lac St Jean afin de participer à une compétition de Scrabble. Le rayon des petits pois en canne restait désespérément introuvable… Le temps semblait leur jouer un vilain tour. Arriveront-elles a temps ? Je ne crois pas, non. Car malheureusement pour les détectives en herbe, une forte odeur de chair en putréfaction accompagnée d’une légère pincée d’origan et d’épices à beefsteak encombraient les lieux à mesure qu’elles approchaient du fond de l’épicerie. A. s’arrêta de courir pour lire une pancarte poussiéreuse et usée par le temps.

 

 Dernier rayon : petits pois en canne… murmura celle-ci.

 

S. gémit en regardant l’allée sombre qui s’offrait à elles sans aucune pudeur. Encombrés d’une étrange noirceur, les lieux, baignés d’une sensation de malaise intense, le tout combiné à l’odeur pestilentielle et la couleur vert hôpital des murs aurait fait fuir le plus brave des chevaliers d’un temps perdu, mais comme dans ce temps les chevaliers étaient des lavettes, autant dire qu’un bon samaritain courageux aurait pu en venir à bout. Malheureusement, le budget ayant brûlé dans les effets spéciaux, nous n’avons pas pu louer les services d’un bon samaritain, donc en définitive A. et S. devront s’en passer et affronter le danger seul, comme des grandes filles bourrées aux stéroïdes.

 

 Hors de question que j’entre là-dedans ! Pleurnicha S., cachée derrière la silhouette imposante de son amie. Où est donc passée ma doublure ?

 Tiens, c’est vrai ca, où sont nos doublures ? S’interrogea A., n’ayant auparavant point songé à cette coquine question. Gaaaaaaaaaaaaaastoooooooooooon !

 

Un homme aux cheveux grisonnants, la bedaine étirant un chandail taché de sauce brune, d’horribles lunettes a l’ancienne mode rafistolées a l’aide de ruban à gommer, sortit des coulisses, un casque écouteur posé sur ses oreilles joufflues. Il vint chuchoter quelque chose à l’oreille de A. qui afficha une stupéfaction polie. Puis, Gaston repartit courageusement sur son blanc destrier, lui aussi taché de sauce brune et laissa nos deux comparses à nouveau seules.

 

— Diantre, S., Gaston vient de m’apprendre à l’instant que nos doublures ont férocement été attaquées par des pandas importés du Tibet lors de leur visite au zoo payée par la compagnie ! Annonça gravement A. tandis que S. plaquait ses mains sur sa bouche avec horreur. Ce n’est pas tout ! Elles auraient ensuite été agressées à plusieurs reprise par des singes des neiges pour finalement servir de ballon a des otaries ayant la rage et découpées sauvagement en pièces par des dauphins mutants mangeurs d’homme de six mètres de long et pesant 4 livres et demi !

 Mais c’est… dégoûtant ! Articula S., sous le choc. Comment de telles brutalités peuvent-elles encore être commises de nos jours ?

 Je sais, mon amie, je sais… compatit son acolyte en donnant de petites tapes sur l’épaule de S.

 Enfermer tous ces pauvres animaux et les exhiber en spectacles comme des bêtes de cirques, vraiment, c’est barbare !

 

A. cessa immédiatement de compatir à la douleur de son amie et regarda à nouveau l’allée avec appréhension. Enfin, celles-ci n’avaient pas l’embarras du choix… A. posa son pied sur la limite de l’allée. Elle hésita encore quelques instants, puis déglutit. S. en profita pour tenter de la convaincre une dernière fois.

 

 A., pense-y bien ! La prévint S., claquant des dents. Ne fait pas des choses que tu pourrais regretter…

 Espèce de sans cœur ! Répliqua A. en lui décochant un regard noir. Toute la population américaine compte sur nous ! Nous ne pouvons tout simplement pas abandonner.

 

En effet, des spectateurs américains s’empressèrent de dire un stupide « hello ! » à la caméra tandis que des touristes chinois piaillaient comme des oiseaux surexcités en prenant des photos avec leurs polaroids.

 

 Mon Dieu, comme c’est gênant, poussa A. en se couvrant le visage, honteuse.

 

Et, sans prendre compte des avertissements de son amie comme quoi maman allait les gronder, elle s’engagea dans le long couloir sinueux. Le parquet grinçait ; une créature malveillante les fixait de ses yeux jaunes, cachée dans la pénombre des cannes de pois. Un hurlement de loup se fit entendre, la silhouette meurtrière d’arbres courbés se découpait dans la lumière opaque de l’endroit désolé. Au loin, A. entendit son amie trébucher et se péter la tronche contre une racine, mais lorsqu’elle se retourna, elle ne vit personne. A. se frotta les yeux, mais toujours rien. Les lieux maudits lui jouaient une mauvaise plaisanterie… Bien qu’un sentiment de malaise intense l’emplissait en ce moment même, la détective téméraire continua sa route. Et elle eut raison, car au loin, se découpant dans la brume, un étrange monticule sombre sortait de terre, une bosse surnaturelle, trop grosse pour être un animal crevé, trop plat pour être une souche d’arbre. En approchant de plus en plus, une pensée sombre se dessinait dans l’esprit de la jeune fille, une hypothèse qui se révéla juste…

 

 Bon sang, murmura-t-elle, s’accroupissant auprès de la chose inerte.

 

C’etait un cadavre. Un homme, dans la quarantaine environ, le teint huileux, extrêmement pâle. Il avait été sauvagement dépecé, et un trou béant occupait la place où auraient normalement été situé l’estomac et l’intestin. Des organes pendouillaient tristement un peu partout, comme des jouets malsains et, pire que tout, l’homme avait des pellicules. S. arriva finalement quelques secondes plus tard, mais, avant de pouvoir prononcer un mot, jeta un coup d’œil à l’horrible scène et poussa un hurlement de terreur.

 

 C’est… atroce ! Bégaya-t-elle, sa fine silhouette vacillant dans l’atmosphère poisseuse du rayon.

 Nous arrivons malheureusement trop tard, collègue, lui dit A. en se relevant, passant un chiffon poussiéreux sur ses mains.

 

Elle jeta ensuite un regard dégoûté au cadavre de la victime, au sang séché qui imprégnait le carrelage du supermarché.

 

 Et nous avons définitivement affaire à un tordu de la pire espèce…

 

Notre détective favorite soupira et se massa les tempes. Tandis que S. se penchait sur la victime et l’inspectait à son tour, non sans éprouver une profonde répugnance, A. regarda amèrement le pancréas qui avait atterrit sur une enseigne. Cette histoire avait largement dépassé le seuil de la tolérance… A. et S. réussirons-t-elle à résoudre le mystère qui se dresse devant elles ? Qui donc serait assez cruel et désaxé pour commettre un tel crime ? Ce qui devait être au départ une banale enquête policière finira-t-elle en bain de sang ? Est-ce l’œuf ou la poule qui est venu en premier ? La prochaine partie saura vous éclairer un brin soit tant…

 

To be continued…

18 janvier 2007

::L'Invasion des moutons blancs - le Casting::

L’invasion des moutons blancs

le Casting

 

Petit message d’intro : Hé oui, il fallait que ça arrive un jour, ces deux folles ont leur propre série d’histoires débiles, à présent ! Voici le premier volet de leurs péripéties rocambolesques, la première tranche de leurs aventures tumultueuses, un récit qui rallie l’action, le drame, les émotions, le suspense, l’amour, bref, tout ce qu’il faut pour faire un bon scénario Hollywoodien. Et, bien entendu, que serait-ce une telle histoire sans ses personnages principaux, ces vedettes qui nous font tant rire, pleurer, sursauter, tricoter au coin du feu en regardant le chat faire sa toilette, et toutes ces autres choses passionnantes… Voici le casting :

Pleins de personnalités célèbres que vous avez vu ailleurs mais que vous ne replacez jamais :

La détective parano qui tue le méchant à la fin : A. la Magnifique

L’assistante débile de la détective parano qui tue le méchant à la fin : S. la Merveilleuse

Le gros méchant vilain pas fin : Hannibal Lecter

Le mystérieux informateur, terroriste à temps partiel dont on ne verra pas pantoute la binne de l’histoire : M. T. Rorrist

Les deux casses pieds louches de service en imperméables noirs : Moulder et Scoully (afin d’éviter toute poursuite contre les Industries Aventures Tumultueuses.Inc, nous avons décidé de modifier les noms, mais ils auront toujours une personnalité aussi fade et insipide, comme à l’habitude)

L’agent suspicieux et glouton de la GRC : M. Bé Gnet

L’épais qui souriait : Jérôme (ce qui n’est pas tout à fait un rôle pour lui car il est vraiment un épais qui ne cesse de sourire)

LE mouton blanc : Moumoutte

La mystificatrice de série B : Jojo Savard

Le sex-symbol insignifiant qu’on exhibe dans une scène de douche : Tom

Le produit de l’imagination de l’assistante débile : Mickel Binns

Et pour la première fois à l’écran : David Spade dans son propre rôle

 

Bon, on a nommé tout le monde, je n’ai oublié personne ? Vous êtes allé aux toilettes, vous avez fermé vos ronds de poêle ? Parfait, on commence !

18 janvier 2007

fiche signalétique - S. la Merveilleuse

#11906900 - S. la merveilleuse

ordre : soumises
famille : cruches
autres noms : S., Skittle, Banane
nom latin : abusae para superiori
longueur : 5 pi 7
poids : aussi léger qu'une plume de rossignol - du moins, c'est ce que nos spécialistes ont constaté lorsqu'ils l'ont largué du haut du toit de l'immeuble et qu'elle s'est mise à planer, portée par les courants aériens.
nourriture : des cookies et des baffes - gracieusement distribuées par A.
habitat : Riki Down Town, dans une niche à chien située tout près d'un petit bureau miteux
signes particuliers : abondante crinière brune. Spécimen généralement soumis et tranquille, ses colères peuvent néanmoins être mémorables si on blesse cet animal dans son ego. Naif, on apprivoise l'animal en lui offrant un cookie ou en lui donnant une claque par la tête. Son organisme assimile les cookies en des vitamines et minéraux - nos spécialistes ont cherché à comprendre pourquoi. Résultat : 4 morts, 3 crises de foie et un taux de cholestérol anormalement élevé.

degré de naiveté : 45/10

Il ne reste qu'un seul spécimen - les autres probablement tous exterminés par A.

18 janvier 2007

fiche signalétique - A. la Magnifique

#00192847 - A. la Magnifique

ordre : souverainistes
famille : primates
autres noms : A., Wombat, &*(?)%&)
nom latin : stupiditacea chroniquos ae tendancae colericaeti
longueur : 4 pieds 9
poids : inconnu - nous l'avons interrogé et tout ce que nous avons récolté, c'est une abondances d'insultes et une baffe.
nourriture : principalement du steak cru, du café et quelques petits bouts de S.
habitat : Riki Down Town, dans un petit bureau miteux
signes particuliers : Le poil d'un faux blond, l'oeil vif et colérique. Frappe vite et fort, recherche le contrôle et le pouvoir, abuse de ses subalternes. L'animal est très difficile à approcher en raison de son agressivité et de sa vision dopée en raison de sa paranoia. Si vous souhaitez en capturer un, nos experts vous conseille beaucoup d'hommes de main kamikazes, une bonne lotion pour les morsures et de fortes doses de tranquilisant à castor.

degré de paranoia : 66/10

Il n'y a qu'un seul spécimen - par chance. Dieu à sans doute compris le danger.

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14 janvier 2007

::Un peu d'histoire::

Introduction

    Bienvenu à vous, ô visiteur! Je suis l'Agent A. et je serai votre guide tout au long de votre séjour aux Industries Aventures Tumultueuses Inc.
Tout d'abord, que sont les Industries Aventures Tumultueuses? Tout simplement les productrices de la série des Aventures tumultueuses de A. et S., De la RJAS et des films - les Aventures Tumultueuses de A. et S.
Bien entendu, A. et S., de même que RJAS ne doivent absolument rien vous dire ; et c'est bien normal.
C'est maintenant l'heure de se plonger dans l'immensité absurde que constitue ma cervelle, à moi, petite auteure inconnue de tous.

I. A. et S.

Avant de poursuivre la visite, vous devez impérativement en savoir plus sur les héroines que sont A. et S. ; autrement, sans les origines, vous serez vite perdus à jamais dans les méandres obscurs de l'imagination très fictive d'une adolescente de 16 ans.
A. et S. sont nées en l'an 2004, dans le cadre d'un cours de français plutôt douteux. Étant en équipe avec mon acolyte de toujours, le concept étant qu'il fallait créer une bande-dessinée avec un shéma narratif et tout le matériel qu'imcombe un cours de français ordinaire, nous avons tout de suite eu l'idée d'inventer deux héroines qui nous ressemblaient trait pour trait dans une tentative d'animer notre gala de fin de secondaire - plutôt étrange comme concept, n'est-ce pas? Ce qui a pourtant bien fonctionné puisque nous n'avons jamais autant eu de plaisir durant un cours.
Mais, mais, mais, il fallait bien les nommer, ces deux charmantes jeunes filles! Nous décidâmes donc de leur conférer la première lettre de nos prénoms : A. (moi-même) et S. (l'acolyte en question). Cependant, la plaisanterie ne s'arrêtait pas là : notre concept était plus original que cela! Nous jouâmes avec la prononciation ; ainsi, A. ne se prononce pas simplement A, mais bien A-point, écrit A. A.musant, non?
C'est ainsi que le premier récit de A. et S. est né, nommé le Gala des Langeviers.

II. Les Aventures Tumultueuses de A. et S.

    Le projet de français terminé, je refusai de laisser ces pauvres A. et S. retourner au placard imaginatif de notre cervelle. C'est ainsi que je leur donnai à nouveau vie dans une histoire imainée de mon propre crû et ce, sur une base volontaire.
Après s'être improvisées animatrices, voilà qu'A. et S. deviennent détectives privées, sous l'initiative de A. qui cherche à prouver sa valeur au sein de Riki Down Town, suivie - non sans mécontentement - par une S. aterrée qui n'a pourtant rien demandé.
Elles se retrouvent donc officiellement détective avec, à leur plus grande surprise, une enquête sur le bras tout de suite en démarrant! Bien entendu, comme je suis cinglée - et elles aussi - les petites hyperactives ne sont pas au bout de leurs surprises ...
Le récit est ponctué de blagues foireuses et de célébrités dont j'avais envie d'exploiter un peu le sens du ridicule.

III. Une autre aventure tumultueuse de A. et S.
    Et ce n'est pas tout! Avant même d'avoir achevé le second chapitre de la première aventure tumultueuse, j'ai recyclé les idées d'un vieux délire pour en faire la seconde aventure de nos deux héroines survoltées, passées maintenant au grade d'aventurières d'heroic-fantasy, perdues dans les contrées lointaines de Nulle-Part, dont s'est emparé Frodon le Maléfique ...
Action, lieux épiques et nains de jardins au rendez-vous!

IV. A. et S. correspondent

    Toujours en l'an 2004, S. et moi-même avions pour habitude de correspondre durant nos cours et d'écrire des aventures débiles qui ne menaient généralement nulle-part.
Mais un beau jour, le Destin décida qu'un message tout à fait banal nous emmènerait vers une collaboration grandiose - celui d'écrire une histoire en commun! Ainsi, chacune écrivait un chapitre de son côté et envoyait l'histoire au fur et à mesure à l'autre, et vice-versa.
Ce qui donna lieu à 13 chapitre - si ma mémoire est bonne - de pures débilités.

V. Cet épisode inédit que vous ne verrai jamais
    Peu après, il s'adonna que - ô surprise! - je n'étais pas la seule auteure déjantée des aventures tumultueuses! En effet, cette chère collègue S. y a aussi mit son grain de sel en inventant sa propre histoire qui ne fait malheureusement qu'un seul chapitre.
À nouveau détectives, A. et S. font désormais face à un méchant très méchant - mais encore plus bizarre que méchant très méchant - nommé A. Tenta.
Jeux de mots foireux et grill cheeses sont de la partie!
Malheureusement les Industries ne possèdent pas les droits de cette histoire, donc vous ne la lirai sans doute jamais.

VI. RJAS story
    Il s'avéra que - malheureusement - des amis accrochèrent aux aventures tumultueuses, et ceux-ci réclamaient leurs propres personnages avec une seule lettre et un point pour prénom. Je fit face à un dilemne ... comment les incorporer dans une histoire de détective? Et le déclic se fit!
Je créai la RJAS, dit le Rassemblement des Jeunes Agents Secrets, une filiale du FBI dont la principale caractéristique étant que tous leurs agents étaient âgés de moins de 18 ans. J'avais ainsi assez de place pour mettre tout le monde souhaité - et un échappatoire pour qu'on me foutte un peu la paix, cela va sans dire.
Nous retrouvont donc une panoplie d'agents secrets dont l'histoire est principalement centrée sur une équipe en générale, de classe B : A., S., M., F. et R., tous plus débiles les uns les autres, ayant chacun leur petite caractéristique qui le rendait encore plus unique - et plus bizarre ...
Il y a également les à côtés, dont les patrons chiants mais majeurs, les classes C et leur incompétence chronique, la classe secrète - parce que personne n'y fait attention - DD avec un seul agent, le personnel pas si inconnu que ça et les agents classe A. au visage mystérieux ...
Initialement prévu en BD, je risque fort de recommencer et de poursuivre les récits à l'écrit.

VII. A. et S. - le film
L'été précédent, S. et moi-même avont goûté à la conception d'un court métrage «one shot» - c'est à dire tourné d'un seul bout, sans montage - où A. et S. devaient résoudre un important meurtre d'un célèbre inconnu.
Deux suspects à interroger : Mr. T.Rorrist et A.pointé, la jumelle diabolique de A. ...
Des interrogatoires débiles et une finale à couper le souffle.

Conclusion
Voilà, vous êtes maintenant en mesure de vous y retrouver.
Bonne route, aventuriers, le chemin est long et parsemé de textes!

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